... et il s'est concrétisé hier soir !

Imaginez un petit blanc à lunettes enseignant la technique du roulage de maki et du découpage de poisson à deux asiatiques complètement éberlués.

Entre les courses chez les Chinois et la disposition des mets sur la table (trois plateaux quand même !), j'ai vu avec stupeur mes petits doigts donner forme à des mets délicieux. Il y a encore du boulot pour arriver à une belle présentation (mes makis étaient tout tordus et mes sushis roulaient sur eux-mêmes) mais je me suis régalée.

Merci pour cette expérience !

RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ca fait du bien...

Hier soir, tandis que la ville dormait, je suis sortie du bureau en courant. C'était pour éviter les flocons : je n'avais pas vu la neige tomber depuis longtemps. J'ai couru de plus en plus vite, en direction de Bellecour, parce que c'était pour moi le seul moyen d'évacuer le stress et les frustrations de ma journée. En ce moment je bosse 12 heures par jour, et c'est loin d'être une partie de plaisir.

Puis je me suis arrêtée et j'ai respiré un grand coup, en essayant de bien sentir le contact de chaque flocon sur mon visage. Pour la première fois peut-être, j'ai aimé la neige.

Il était tard mais je ne voulais pas rentrer tout de suite. J'ai mangé un sandwich sous un lampadaire et je me suis glissée dans une salle de cinéma, en essayant d'apprécier intensément ce moment où je pouvais enfin penser à moi.

Ouf !... J'arrive quand même parfois à éviter l'abîme du métro-boulot-dodo.

Je voulais me changer les idées, et bien c'est réussi. J'ai été voir "Fur" au cinéma, ça m'a retournée.

Ce film intelligent et surprenant raconte les quelques semaines qui ont précédé le premier portrait de Diane Arbus, photographe célèbre pour son travail sur les "monstres" et autres personnages marginaux. Assistante de son mari, un célèbre photographe de mode, Diane voudrait changer de vie et se consacrer à quelque chose qui lui tient vraiment à coeur : faire elle-même des photos. Elle garde cela dans un petit coin de sa tête, à l'insu de tous, et continue de remplir son rôle de mère et d'épouse modèle. Jusqu'au jour où elle croise le fascinant regard de son nouveau voisin du dessus, l'énigmatique Lionel. Celui-ci porte un masque en permanence, ce qui a pour effet d'attiser la curiosité de Diane. Et elle décide un soir de monter le voir.

Nicole Kidman et Robert Downey Jr ensemble dans un film à la fois beau et déroutant, ça n'arrive pas tous les jours. Suspense, étrangeté, magnétisme. J'ai été très vite gagnée par l'émotion, l'intensité de certaines scènes entre Diane et Lionel sont était exactement ce qu'il me fallait. Et puis le thème de la photographie dans l'Amérique des années 50, un vrai bonheur.

Vive le ciné, le meilleur remède aux coups de blues !

Je traverse une sale période pro. Tandis que le travail augmente en quantité et en difficulté, que je m'investis chaque jour un peu plus, faisant preuve d'une formidable capacité d'organisation et d'une flexibilité qui m'épate moi-même, je réalise que les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Je me rends compte que je n'ai pas le niveau, et il me semble que ça ne trompe personne.

A vrai dire, je ne donne pas cher de ma peau pour les mois qui vont suivre. Je ne sais pas me défendre face aux accusations, et encore moins quand elle sont injustifiées. Je me rends compte que ma philosophie de la force tranquille ne tient pas la route : je me laisse bouffer toute crue, sans un bruit.

Vous l'aurez deviné, j'ai passé un vendredi de merde. Ma journée a été tellement difficile et ingrate que j'en viens à me poser des questions fondamentales sur ma légitimité dans ma boîte et dans ce métier.

Je vais essayer de ne pas trop y penser et de profiter de mon week-end pour faire le vide dans ma tête.

Aïe aïe aïe, j'ai un mauvais pressentiment.