• J'aime bien l'été à Lyon.

    Les berges du Rhône ne désemplissent pas, c'est le règne de la tongue et du vélo, il faut réserver pour aller au resto.

    Depuis que j'ai découvert les apéros jazz du Péristyle (le superbe café en plein air de l'opéra) j'y suis tout le temps fourrée. Au niveau musical c'est variable, mais c'est le seul endroit que je connaisse où partager sa table avec d'illustres inconnus devient parfaitement naturel.

    Et puis je découvre toujours autant d'endroits surprenants : le glacier des Enfants gâtés, place Sathonay, et son délicieux sorbet à l'abricot romarin. Le lac de Villefranche, où l'on peut tranquillement nager en dos crawlé entre deux tranches de melon. La pizzeria située à deux pas de mon bureau, qui ne paye pas de mine mais propose une margherita aux aubergines à tomber par terre.

    Et cette ambiance à la fois moite et légère, au croisement de la rue Paul Bert et Vendôme, où tout le monde vous dit bonjour.


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  • A J-10, je suis presque prête.
    Mes cartons trônent fièrement dans le salon. C'est à se demander comment tout ça a pu rentrer dans ma piaule. Il y a même une tente de camping, des rollers et des genouillère, trace d'un passé bien révolu.

    Mais comme nous sommes trois à quitter l'appartement, et chacun dans des circonstances différentes, la tâche est bien plus compliquée que dans un déménagement normal.

    Jeudi, c'est elle qui partait. Nous avons vidé le bac à couvert par terre pour se partager les fourchettes et les cuillères. J'ai pris les flûtes à champagne (on ne se refait pas), elle a pris les coupes de fruits. J'ai pris les mini verres à shot (on ne se refait pas), elle a pris les verres à eau.

    Cet après-midi, c'est lui qui partait. Son pote s'est désisté au dernier moment et moi je passais par là, je me suis donc retrouvée à porter la table en bois la plus lourde du monde et à empaqueter une chaîne hi-fi qui ne m'appartient pas. Je n'avais bien sûr aucune réticence à lui filer un coup de main, il y en a bien qui le font pour moi.

    Mais moi qui déteste les déménagements, on peut dire que je suis servie !

    Le pire est que je me suis flanquée un tour de reins. Pas en portant la chaîne hi-fi, non non, simplement en me baissant pour ramasser du scotch et des ciseaux. J'ai encore un mal de chien en écrivant ce post. Même pas trente ans et déjà bonne à jeter.

    Maintenant, ma préoccupation est : comment tenir encore 10 jours sans frigo ni micro-ondes ? Il fait 30 degrés, je sens que la semaine va être longue.


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  • Encore un film asiatique aussi peu compréhensible qu'ennuyeux, penserez-vous.

    Je reconnais que la plupart des films asiatiques (hormis ceux de l'industrie hongkongaise) sont souvent peu attrayants, avec leur photo un peu brouillée, leur tendance à l'inertie (scènes longues, nombreux plans fixes et séquences descriptives) et leur humour un peu particulier.

    C'est sans compter la difficulté que pose "l'asiatisme", phénomène réel chez de nombreuses personnes. Pour résumer, comme tous les personnages ont le même faciès, on n'arrive pas à les distinguer entre eux. Et quand ils parlent, même dans les scènes dramatiques, on a envie de rire.

    Je vous rassure : plus on voit de films, moins ces détails nous gênent. Parce qu'ils m'ont gênée à un moment donné, bien que je sois moi-même d'origine asiatique.

    En ce qui concerne le nouveau film d'Apichatpong Weerasethakul (ne me demandez pas de prononcer), je comprends que ce soir deux personnes soient sorties de la salle de ciné avant la fin. Simple question d'entraînement. Pourtant, ces deux personnes auraient sûrement réagi de la même façon avec un film de David Lynch. Voilà, c'est lâché,
    Apichatpong Weerasethakul est LE David Lynch thaïlandais.

    Derrière un aspect peu attrayant, "Syndromes and a century" est aussi barré qu'énigmatique. La lenteur de la mise en scène, pour le coup, m'a littéralement envoûtée. En un rien de temps, j'avais l'impression d'être dans la quatrième dimension, balladée d'une scène à une autre comme si j'étais moi-même le jouet du film. Les rapports entre les personnages sont empreints d'humour, de retenue aussi, simples et troublants. Le réalisateur se permet des excentricités qu'on n'imagine même pas possibles vu son origine : ruptures dans la narration, personnage qui se met à fixer la caméra, voix off des acteurs entre deux prises...

    D'ailleurs pour la petite histoire,
    le film d'Apichatpong Weerasethakul a été censuré en Thaïlande, à cause de quatre scènes jugées scandaleuses (et pas toutes d'ordre sexuelle).

    Pour en savoir plus sur cette étoile montante du cinéma asiatique et le phénomène cinématographique qu'incarne "Syndromes and a century", voici une critique assez intéressante.

    Les avis extérieurs sont les bienvenus.

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  • C'est l'idée géniale et saugrenue d'Erwin Wurm, en ce moment au Musée d'art contemporain de Lyon.

    Vous avez peut-être déjà découvert cet artiste autrichien il y a quelques années, au Palais de Tokyo, avec ses étonnants "fat car" et "fat house". Cet été, le MAC propose une importante rétrospective de son travail, avec plus d'une centaine d'oeuvres toutes aussi loufoques et décalées.

    Ce que j'aime le plus dans les installations artistiques, c'est de savoir qu'elles sont le fruit d'une idée, dont la matérialisation revêt une apparence différente d'un endroit à l'autre. Ainsi l'artiste s'approprie les lieux, s'adapte à leur configuration pour mettre en scène son travail, puis remballe le tout pour laisser la place à une autre exposition. L'oeuvre est donc unique et éphémère.

    Pour revenir à l'expo d'Erwin Wurm, je dois dire que j'ai bien apprécié sa proximité avec le public. Plus accessible tu meurs. Et en plus c'est drôle, ce qui ne gâche rien ! L'artiste propose notamment une vision originale de la sculpture dans laquelle des actions humaines habituelles sont modifiées, décalées, ou détournées pour un bref instant : un homme accroché à un panneau, un autre dont la tête s'appuie contre un mur séparée par une boîte de conserve, une femme allongée sur des pommes, etc. Les photos font sourire, les vidéos aussi (imaginez-vous de devoir tenir allongé sur une poutre en bois, dans le même sens et sur le flanc !).

    Je me suis carrément tapé un fou rire en lisant des inscriptions au sol, à côté d'objets divers et variés, invitant le public à participer :
    "Prenez ce manche à balail, faites-le tenir entre vos fesses et le sol, puis lévitez"
    "Ouvrez votre braguette, prenez cette peluche Porcinet et glissez-là dans votre pantalon, tenez-vous bien droit et pensez à la peur"
    Aller une dernière :
    "Prenez cet élastique, glissez-le entre vos orteils (déchaussez-vous préalablement) et pensez à Spinoza"

    Bien sûr, ce regard insolite, insolent et auto-dérisoire sur le monde induit une réflexion sur la subjectivité et flirte avec la philosophie. Mais même si comme moi vous n'en captez pas toutes les subtilités, vous passerez au moins un excellent moment.

    Dépêchez-vous, l'expo d'Erwin Wurm ne dure que jusqu'au 5 août.


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  • Encore merci à Jef d'avoir exporté son apéro du jeudi à Lyon. La communauté des blogueurs lyonnais pratique ce rituel depuis déjà un moment, mais j'avoue que participer à une initiative qui vient d'ailleurs et rencontrer de nouvelles personnes issues de tout horizon est plutôt rafraîchissant.

    J'ai donc eu le plaisir de retrouver quelques têtes connues, des compatriotes parisiens (enfin quand même de souche lyonnaise... faut pas déconner), beaucoup de mecs et peu de nanas (comme d'hab), dans un bar, le Voxx, qui n'a rien à envier aux endroits tendance de la capitale (surtout le barman, vraiment mimi).

    Toutes les photos des shooters de Lyon blog ici.
    Photo ci-dessus de Thanh.

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