• Dimanche matin, après avoir voté, j'ai sauté dans le train pour Paris.

    Là-bas c'était assez mouvementé. Il faut dire que je cherche la merde : j'ai passé la plupart de mon temps dans le quartier de Bastille, mon fief, qui s'avère aussi être celui des anars à la main lourde. Au restaurant, mon voisin de table frémissait à chaque fois qu'un car de CRS ou qu'une ambulance passait devant notre fenêtre. Un peu plus tard, les bombes lacrymogène m'ont causé une petite conjonctivite, mais rien de bien alarmant.

    L'événement le plus traumatisant, en réalité, a été de découvrir que près de la moitié de mes amis avaient voté à droite.

    Je respecte les orientations de chacun, j'ai même rencontré récemment un frontiste stéphanois sans pour autant avoir envie de lui casser la gueule. Ce qui me surpend le plus, ce sont ceux qui ont changé d'avis avec la présidentielle 2007. Merde alors, comment peut-on passer du tout au tout ? On change de bord parce qu'on s'est enrichit, et qu'il faut protéger ses (nouveaux) intérêts ? Les fluctuations que connaît notre pouvoir d'achat est-il donc le vrai baromètre de nos convictions politiques ?

    Sans polémiquer, je dois dire que ce constat me chagrine. Bien sûr mes amis restent mes amis, leur personnalité et la complicité que j'entretiens avec eux vaut bien plus que le bulletin de vote qu'ils glissent dans l'enveloppe.

    (Mais quand même...)

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  • Je me suis réveillée dans la nuit avec cet horrible constat : mon top 5 ciné est faux.
    Heureusement que c'est sur mon blog, je peux le modifier hé hé...

    Sérieusement : comment ai-je pu oublié ce grand film de Gus Van Sant, sorti quand j'avais 12 ans, et qui m'a donné le goût du ciné ? Ce bijou à la fois poétique et transgressif (pour l'époque), cette cruelle histoire d'anges déchus qui a été pour moi le point de départ d'un grand intérêt pour les passions homosexuelles ? (Euh... ça fera l'objet d'un prochain post)

    Bref, c'est sans aucun doute que j'éjecte Terry Gilliam de mon panthéon pour y mettre Gus.

    Avec mes plus plates excuses.


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  • Ce matin, à la médecine du travail.

    - Vous dormez bien ?
    - Ben, pas trop en fait. Je me réveille souvent la nuit.
    - Mmh, ne dînez pas trop tard.
    - Oui d'accord. Mais je ne pense pas que ce soit à cause de ça. Est-ce qu'il n'existerait pas un remède miracle contre les troubles du sommeil ?
    - Non.

    - A part ça, vous êtes sujettes aux otites ?
    - Non, mais ces derniers temps j'ai l'impression d'avoir des problèmes d'oreille.
    - Comment cela ?
    - J'ai des bourdonnements, puis des sensations d'oreilles bouchées, qui se transforment en vertiges.
    - Laissez tomber les cotons-tiges alors.

    - Quelque chose d'autre à signaler ?
    - Oui, j'ai de violents maux de tête depuis quelques semaines. Ca arrive d'un coup, et ça repart aussi sec. C'est localisé à un point précis du cerveau, ça ne m'était jamais arrivé avant...
    - Prenez de l'aspirine, vous vous sentirez mieux.
    - ...

    - Des pertes de connaissance ?
    - Oui, parfois. Quand je reste longtemps debout ou même sans raison, assise sur mon canapé.
    - Vous le sentez venir à chaque fois ?
    - Oui, d'ailleurs je préviens tout le monde généralement.
    - C'est bien. Pensez à vous accroupir dans ces cas-là, c'est mieux.
    - ....


    Cette visite était en somme assez surréaliste. Moi à l'agonie, et en face de moi un médecin qui avait l'air de trouver tous mes symptômes parfaitement normaux.

    Je n'ai plus qu'à aller m'acheter des aspirines moi.

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  • - Dis Sylviette, on écrit "nos amis les bêtes" ou "nos amies les bêtes" ?...
    - Euh... bonne question. On n'a pas mis "amis" partout sur les panneaux d'expo ?
    - Si, mais là un terrible doute m'assaille.
    - On n'a plus le temps de se poser des questions. Mets "nos amis les chiens".

    - Sylviette, t'aurais pas un frère à Mulhouse ?
    - Ben non. Pourquoi ?
    - Ah zut je suis con : Sylviette c'est ton prénom !
    - Parce que... tu connais quelqu'un qui s'appelle comme ça... de nom de famille ?!?

    - Sylviette, tu as déjà vu les deux gars qui habitent au 3e étage ?
    - Oui je crois. Il y en a un qui est brun, grand, cheveux bouclés ?
    - C'est ça. Et son coloc est un blond qui part le matin en costard cravatte.
    - Et alors ? Tu veux les inviter à l'apéro ?
    - Pourquoi pas ! C'est la situation idéale : on sort chacune avec l'un des deux, lorsqu'on veut les voir pas besoin d'enlever nos pantoufles, et le matin on remonte vite-fait prendre notre douche avant d'aller bosser !
    - Je te demande pardon ?!...
    - Siii ! Et le soir en rentrant, avant de s'asseoir devant notre PC et de se connecter sur msn, on fait un détour par le 3e étaaaaage !
    - ...

    - J'ai envie d'une bière avec le film.
    - Sylviette !
    - Je sais.

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  • Je profite de la liesse générale pour lancer un top 5 qui me tient encore plus à coeur.

    Le ciné, c'est ma 2e maison. Si on peut étendre le terme de "geek" à toutes les disciplines, alors j'en suis.
    La tâche m'est d'autant plus difficile que je n'ai pas droit à l'erreur : je vénère une vingtaine de réalisateurs, ne choisir que 5 films est comme un crime.

    Pour élaborer ce classement, j'ai considéré le critère du multi-visionnage : on ne se lasse pas de voir et revoir un film qu'on aime vraiment.
    Voici donc un top 5 important, que j'ai l'honneur de retranscrire ce soir sur ce blog.

    1) BLOW UP de Michelangelo Antonioni
    LE chef d'oeuvre de toute ma life, au sens propre : je l'ai vu à 12, 20 et 26 ans. J'ai été à chaque fois un peu plus interloquée et impressionnée, jusqu'à vraiment l'apprécier il y a quelques mois. A la fois un récit palpitant oscillant entre imaginaire et réalité, un portrait fascinant de Londres pendant les années 60, un hymne à la photographie, au rock et au jazz... Ce film me passionne en tout point de vue.

    2) DONNIE DARKO de Richard Kelly
    Une vraie claque. Quand je pense qu'il est passé inaperçu lors de sa sortie en salles, et qu'il a été re-découvert via internet ! Même vu trois fois, ce film reste un mystère qui me turlupine. D'ailleurs des centaines de fans tentent chaque jour d'en dénouer les ficelles sur les forums de ciné. Pour info il est en location au Vertigo, excellent vidéoclub dans le 1er. Croyez-moi ça vaut le détour.

    3) IN THE MOOD FOR LOVE de Wong Kar Wai
    Quand vous mettez quatre heures à voir un film qui n'en dure que deux, parce que l'émotion vous submerge et que vous êtes obligé d'appuyer sans cesse sur pause pour vous reprendre, quand vous frissonnez pour des scènes toutes simples sans comprendre pourquoi, quand vous vous sentez à la fois profondément triste et immensément heureux... alors vous n'hésitez pas une seconde à mettre ce film dans votre panthéon !

    4) HEAVEN de Tom Tykwer
    C'est un peu un ovni, mais ce film du réalisateur de "Cours Lola, cours" m'a complètement hypnotisée. Ca commence comme un film de suspense, avec une tentative d'attentat, une arrestation, un interrogatoire de police... Puis ça part complètement en vrille, dans un trip spirituel et philosophique assez inattendu. La photo est de toute beauté, les acteurs vraiment troublants.

    5) L'ARMÉE DES 12 SINGES de Terry Gilliam
    Un classique, certes, mais bon sang qu'est-ce que c'est bien ! Un opus parfait selon moi : complètement barré et pourtant sans failles, futuriste mais hyper d'actualité, violent mais d'une poésie à couper le souffle... Je ne sais pas si ce film vieillira bien, mais j'en garde un excellent souvenir.

    Assez hétéroclite n'est-ce pas ? Déjà je souffre de mon acte : j'ai dû sacrifier Woody Allen, Pedro Almodovar, Brian de Palma, Takeshi Kitano... Mais ça m'aura occupée pendant 10 minutes !

    A vous les studios ?


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