• Malaisie versus Corée

    Le festival de cinéma asiatique organisé à Lyon par Asie expo cartonne bien, et ça fait plaisir.
    Les projections sont cheap (films diffusés depuis un ordi, sous-titrage balancés en parallèle et mises au point free style) mais c'est justement ce qui fait le charme de cette manifestation qui, avec les moyens du bord et une poignée de bénévoles en doudoune, continue d'attirer beaucoup de monde.

    J'ai vu vu peu de choses : un film japonais complètement déjanté (Hazard), une série d'animations Ganime (une découverte pour moi : l'association d'images plus ou moins fixes, de narration en voix off et de musique) et, hier soir, une série de court-métrages malaisiens et coréens.

    Cette dernière projection s'inscrivait dans une espèce de compétition intitulée Short Battle Royal. Deux écoles, l'une de Malaisie et l'autre de Corée, avaient proposé chacune trois court-métrages. Ils étaient présentés deux par deux et faisaient à chaque "round" l'objet d'un vote à main levée (j'avais mes deux petits cartons rouge et jaune). L'ambiance était on ne peut plus détendue, chacun pouvait brailler son mécontentement ou son ravissement, faire son commentaire à voix haute et interpeller les autres.

    Mon coeur était pour la Malaisie (sens de la famille oblige) mais j'ai voté à chaque fois pour l'école de Corée, qui proposait des courts vraiment excellents.
    En fait le travail des deux écoles n'avait rien à voir : plus expérimental dans la fome et politiquement engagé dans le fond pour les Malaisie, plus cinématographique, soignée dans la réalisation et la photo pour les Coréens.


    Après une semaine d'isolement, je me suis donc enfin à pointer le bout de mon nez hors de chez moi. Et c'était une bonne idée.

  • Commentaires

    1
    Dimanche 11 Novembre 2007 à 13:58
    Korean Lational University of Arts
    Palmarès ce soir, en direct sur Canal+ ? Ce qui m'épate, c'est que l'organisation est assurée par des bénévoles. Ils sont supers, ils ont fait un boulot énorme, les spectateurs sont très content de l'accueil. Et les promoteurs de films aussi, ça leur fait une super pub pour pas cher.
    2
    Dimanche 11 Novembre 2007 à 16:49
    point negatif
    le prix de la place hors-abonnement qui est exorbitant au regard de la qualité (entendre condition) des projections. Sinon pour ma part, j'ai en effet était supris par la qualité des animations coréennes alors que les ganimés japonais m'ont laissé de marbre, je dirais même que je me suis ennuyé...
    3
    Nicolas
    Lundi 12 Novembre 2007 à 15:36
    Fallait prendre un abonnement
    c'est tout. Quand on va à un festival, quel qu'il soit, c'est toujours la fête sauf pour les rabat-joie et les radins. Surtout quand ce sont des bénévoles qui s'en occupent, alors c'est un peu indécent d'être ronchon et de se plaindre du prix des places. Pour ma part je n'irai pas car je n'ai rien à secouer du cinéma asiatique. Le cinéma est international ou n'est pas. J'apprécie des artistes qui ne sont pas asiatiques mais appartiennent au monde, sans se définir (se réduire)par une origine quelconque. Alors pour les fans de cinéma asiatique (la bonne blague pour snobs!) qu'ils regardent sur Arte vendredi prochain le documentaire de Naomi Kawase entre minuit et une heure du matin "Dans le silence du monde". Ce n'est pas du cinéma,c'est de la télévision, ce n'est pas de la fiction, c'est la vie, ce n'est pas asiatique, c'est universel et c'est mille fois mieux!
    4
    sylviette
    Lundi 12 Novembre 2007 à 16:19
    euh...
    t'y vas un peu fort là non ? Je ne vois pas ce qu'il y a de snob à parler de cinéma asiatique. En plus ça veut dire "venu d'Asie", à ne pas confondre avec "typiquement asiatique".
    5
    Lundi 12 Novembre 2007 à 16:28
    Wow... (ter)
    (Je wow à fonds en ce moment... je sais que c'est chiant, mais je ne peux pas m'en empecher ;p )
    6
    Lundi 12 Novembre 2007 à 17:43
    J'aurai aimé...
    trouver également une réponse constructive au flot d'ineptie du petit Nicolas... mais comme Chris, tout ce qui me vient c'est "Wow..." Pour ce qui est du festival (cher malgré l'abonnement que j'ai pris... snob que je suis...) je suis allée voir "Hazard" moi aussi et après avoir ronchonné (décidément ces spectateurs de festival sont insupportables) pendant tout le film parce que je trouvais ça totalement sordide j'ai, avec le recul, totalement changé mon point de vue. Film totalement surréaliste... a revoir... dans de meilleures conditions !!
    7
    Nicolas
    Lundi 12 Novembre 2007 à 17:45
    Politiquement correct
    Ce que je veux dire, Sylviette, c'est qu'une très grande mode actuelle depuis bien dix ans est de se dire fondu de cinéma asiatique et que ça n'a strictement aucun sens car il y a autant de cinéastes différents et de talents inégaux qu'en France ou en Tadjikistan et que le fait que ce soit asiatique n'est nullement mais vraiment nullement un label de qualité, si on enlève le vernis exotique qui peut tromper les gens. Derrière ce vernis, il faut se pencher sur ce qui est raconté et parfois c'est plat et consternant. Je brise peut-être un tabou et ce que je dis n'est pas politiquement correct mais j'en suis conscient. Donc si je résume, si j'aime certains réalisateurs, ce n'est pas parce qu'ils sont asiatiques mais tout simplement parce qu'ils sont bons. Les autres m'indifférent, asiatiques ou pas.
    8
    sylviette
    Lundi 12 Novembre 2007 à 18:23
    disons
    que ce que tu dis n'a rien de politiquement incorrect, j'ai l'impression d'entendre mes potes publicitaires parisiens. Je n'ai pas l'impression que le ciné asiatique fasse spécialement l'unanimité en ce moment. Qui a dit que le "label" asiatique (il est vrai que dans les vidéoclubs les films japonais et thaïlandais sont classés ensemble) était synonyme de qualité ? Au festival il y avait de beaux navets, dans des proportions tout à fait comparables au cinéma général ! On parle de vague car on assiste à un mouvement de renaissance de ces films, qui pour la plupart n'arrivaient pas à s'exporter ou, pour des raisons politiques, étaient censurés et jetés aux oubliettes. Le festival de Lyon a permis, j'en suis sûre, de faire découvrir une autre facette du cinéma à des gens qu ise croyaient avisés. Il faut aussi savoir que certains films ne peuvent être vraiment compris ou du moins un minimum perçus que lorsque l'on connait un peu la culture du pays où ils sont tournés ou produits. C'est tout ce qui fait la différence entre des films américains, dont on nous abreuve depuis notre plus jeune âge, et des films chinois, coréens ou malaisiens, qui nous donnent à voir une société, un état d'esprit voir des revendications propres au pays concerné. Donc bien sûr que c'est le film qui compte et non sa provenance ou sa "catégorie", bien sûr que tu as le droit de t'en taper royalement (je me tape du cinéma indien moi), mais dire que le cinéma est international ou ne l'est pas, c'est un peu mettre tout le monde dans le même panier et renier les spécificités culturelles qui transparaissent bien souvent dans n'importe quel film, mêlées à la personnalité du réalisateur.
    9
    Nicolas
    Lundi 12 Novembre 2007 à 19:18
    Bravo
    Sylviette pour ta réponse claire, solide et argumentée. Précisons que je n'ai jamais déclaré être contre Asiexpo. Bien au contraire, je considère tout à fait louable d'organiser ça, en particulier de la part de bénévoles. Que cela puisse permettre de lutter contre la censure, très bien, j'applaudis des deux mains. Je n'y suis pas allé mais je n'irais pas plus au Festival du cinéma américain car la qualité n'est pas une question de nationalité, comme tu le reconnais. Après, le ciné asiatique est en vogue depuis environ dix ans et jouit d'une réputation de qualité un peu usurpée, même s'il est peut-être aujourd'hui en perte de vitesse. Combien d'auteurs seraient négligés s'ils étaient européens ou américains? La véritable question de fond est celle des spécificités culturelles. Or je suis d'accord d'un point de vue sociologique ou historico-politique (quoiqu'un grand nombre de films américains pourraient aussi être mieux compris avec une connaissance du contexte) mais en désaccord d'un point de vue esthétique (car combien de films intéressants politiquement ou sociologiquement sont nullissimes du point de vue de la mise en scène?) Une oeuvre cinématographique doit pouvoir se défendre toute seule, avec sa grammaire, ses raccords de montage, ses mouvements de caméra et pouvoir toucher n'importe quel spectateur dans le monde. Si elle n'y arrive pas toute seule et qu'une introduction philosophico-historico-sociologicoetc est nécessaire, c'est qu'elle a échoué. Qui parle de comprendre? Il ne s'agit pas de cours de géopolitique, il s'agit de ressentir. Pour parler de ciné asiatique, ni Kurosawa, ni Mizoguchi ni Ozu ne revendiquaient le concept de spécificité culturelle. George Lucas s'est inspiré de Kurosawa pour la Guerre des Etoiles, nul besoin de connaître l'histoire du Japon pour pleurer devant l'Intendant Sansho et quoi de plus universel que les histoires d'Ozu sur les pères abandonnés par leurs filles qui vont se marier. L'art touche à l'universel et se révèle être le meilleur médium de communication entre les hommes, par-delà les barrières de langage et de société. Donc ce n'était pas une blague lorsque je te conseillais de regarder Kawase vendredi soir entre minuit et une heure...
    10
    Lundi 12 Novembre 2007 à 20:04
    Wow (4)
    Bon je vais essayer de construire un poil plus, je vous demande d'etre indulgent, ce n'est pas mon fort. J'ai l'impression Nicolas, que tu te bat contre des étiquettes et une "censure". Ok, c'est cool. Apres, je ne sais pas si tu parles de censure dans le sens "pas projeté dans le pays du réalisateur" ou "pas exporté". Dans le 1er cas, hormis payer son petit billet d'avion pour aller faire des projections sauvages dans la rue, ou alors des projections-dinatoires dans une ambassade (ex de Persepolis en Iran), ben ca changera pas grand choses. Donc ca doit etre un histoire d'exportation. Dans lequel cas, je pense qu'il s'agit peut-etre plus d'une histoire de marché (apres, il y a la mode, le marketing etc, mais on va faire simple, hein, pas la peine d'écrire pour les cahiers du cinéma non plus). Je pense, tres humblement, qu'il faut tout simplement embrasser ce que l'on peux avoir à disposition et garder sa soif de découverte etc. Pas la peine de jouer au Don Quichotte. Quant aux contextes... des fois c'est necessaires, d'autre fois pas. Sa présence ou absence permet aussi de donner une variété d'interprétations (interessantes si donnée avec humilité et ouverture bien sur). Il faut de tout pour faire un monde, et on peux meme tout mélanger. Regardes Arnold et Willy, tu comprendras. Ah, si ca n'etait pas clair, je rejoint entierement l'avis de Sylviette. Bon, sur ce, je vais me faire une tartine de roquefort.
    11
    sylviette
    Lundi 12 Novembre 2007 à 20:41
    ce blog
    devient une vraie plateforme de débat ! Sérieusement, je trouve très intéressant d'en parler du moment où il n'y a aucune agressivité. Je comprends ton point de vue Nicolas, après c'est juste une question de formulation (comme dans la vie en général... mon dieu nous sommes si peu de choses !). Je verrai le documentaire de Naomi Kawase vendredi soir sur Arte, mais je verrai aussi son film en salle actuellement. Des réalisateurs comme elle ont beaucoup de talent et ne souhaiteraient certainement pas être catalogués dans une mouvance unique. Le débat est finalement un faux débat, car j'ai la faiblesse de croire qu'aimer le ciné c'est voir au-delà de la nationalité des films et que ceux qui sont "fanas de ciné asiatique" ont peut-être une vision limitée du panorama asiatique. Tout comme les gens qui auront vu deux films russes dans leur vie (ce qui est plus que mon cas) et qui penseront détenir là l'essence d'un cinéma unique.
    12
    Nicolas
    Mardi 13 Novembre 2007 à 12:03
    Arnold et Willy
    C'est vrai que je n'ai jamais regardé cette série. Et ça me manque tout d'un coup. Ca passe encore ou on peut la trouver en dvd?
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