Le festival arrive presque à sa fin. J'ai vraiment eu droit à mon lot de bonnes surprises, déceptions, découvertes, curiosités...
Tenez, là par exemple, je viens vraiment de me prendre une bonne claque ! Je sors tout juste d'une projection d'un film singapourien en compétition : My Magic de Eric Khoo. Un petit film d'1h15 qui ne paye vraiment pas de mine, assez cheap à vrai dire, avec une histoire toute simple d'un père qui se sacrifie pour son fils en donnant son corps en spectacle (de magie). Mais alors, quelle décharge émotionnelle ! Le film ne gagnera probablement rien, mais je pense que beaucoup lui décerneront la palme du coeur. Ralala, même à Cannes, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise !... Pour couronner le tout, voir l'émotion gagner le visage du réalisateur à la fin de la projection, surpris et touché par l'ovation du public, m'a mise dans tous mes états. Qu'est-ce que je peux être émotive quand même.
Sinon, le bilan ciné du jour :
- Je me suis levée à 7h du mat' pour aller voir Synecdoche, New York, de Charlie Kaufman (l'auteur de Dans la peau de John Malkovitch et d'Eternal sunshine on the spotless mind). Et bien je suis passée complètement à côté, c'était une vraie souffrance. L'intrigue étant complexe et lente, je pense qu'il faudrait que je le revois une 2e fois.
- Il Divo de Paolo Sorrentino, LE film que j'attendais. J'ai vu tous ses précédents films et je pense que c'est une sorte de génie. Cette fois-ci, il dressait le portrait d'un dirigeant politique italien mythique. Ca m'a beaucoup plu, mais il faut que ça murisse encore un peu dans ma tête. Je m'attèle à la critique ce soir ou demain.
- Hier : La Frontière de l'aube de Philippe Garrel. Comme je l'imaginais, le film s'est pris les huées de toute la salle. J'ai trouvé ça un peu froid, mais quand même plus digeste que son précédent opus, Les amants réguliers (insupportable, j'étais sortie de la salle au bout d'une demi-heure). Pour résumer le genre : ambiance noir et blanc, musique minimaliste au violon, jeu d'acteur très aérien, silences interminables. Garrel a un style très "art et essai" complètement en décalage avec ce que le cinéma français produit ces dernières années. Il est donc totalement incompris et en même temps complètement unique.
- Hier aussi : Adoration d'Atom Egoyan, que j'ai trouvé très beau. Il paraît qu'il fait toujours les mêmes films, d'où le mécontentement des connaisseurs, mais je ne connais pas trop son oeuvre donc j'ai passé un très beau moment.
- Enfin, un film chinois absolument génial : Ocean flame de Liu Fen Dou. Un thriller érotico-psychologique très réussi, vraiment tripant, qui a laissé la salle super enthousiaste. A la sortie j'ai essayé de me faire prendre en photo avec l'acteur principal, mais je me suis dégonflée au dernier moment... En tout cas j'espère que le film sera distribué en France, j'y trainerai tous mes amis pour leur montrer à quel point le cinéma chinois peut être grandiose !
Ce soir c'est relâche, je vais essayer d'avancer sur mes critiques en retard et de me vider un peu la tête. Il faut vraiment que je fasse une pause, sinon tout ce cinéma risque de me pomper tout ce qu'il me reste de self control.