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  • N'ayant pas de plan hébergement pour ce week-end, je me suis décidée à réserver un lit à l'auberge de jeunesse de Lyon. Pas celle de la vieille ville qui, parce qu'elle offre une vue imparable sur la Saône et se trouve à deux pas des bars et des petits restos, affiche toujours complet. Non, celle de Vénissieux, implantée au bord du périph et dans un no man's land sans nom.

    J'ai ainsi découvert hier que la banlieue existe aussi à Lyon.

    J'avais imprimé le trajet et un plan mappy pour m'y rendre. Et oui, je n'ai pas de véhicule et je dois toujours compter sur mes jambes. Comme un plan galère n'est jamais qu'un peu galère, j'ai attéri à 22h dans une gare désolée où il n'était plus possible de prendre le bus. Bien sûr il pleuvait. J'ai longé la nationale et bravé les klaxons pour me retrouver le long d'un grand centre commercial Carrefour, conformément aux indications de mon plan. Là aussi j'ai rasé les murs, parce qu'un parking immense et désert en plein nuit n'est jamais très rassurant, surtout lorsqu'un groupe de jeunes gens aux cheveux très courts s'y adonnent à des jeux de contact du style fight club, avec chiens et caméras numériques à l'appui.

    J'ai traversé une zone industrielle sombre et vide. La route finissait en voie d'accélération pour rejoindre le périph, et j'ai compris qu'un piéton ne devait pas s'y aventurer. Evidemment : mappy c'est pour les voitures, pas pour les pauvres. J'ai enjambé un muret, marché dans des herbes hautes, sauté par dessus un fossé (toujours en pleine nuit et au bord du périph) avant de trouver un petit escalier me permettant enfin de traverser la voie express sans risquer ma peau. J'avais l'impression d'être dans la quatrième dimension, la situation était tellement absurde que j'en riais. Je parlais toute seule et faisais la voix d'une chronique funèbre à la radio.

    En arrivant à l'auberge, dix minutes avant la clôture de la réception, je me suis dit que j'étais vraiment une aventurière. Le lieu était comme je l'imaginais : triste et paumé. Pourtant j'étais persuadée que tout ce cirque ne pouvait pas être le simple fruit du hasard. J'ai toujours eu de la chance et les moments difficiles ont forcément débouché sur des moments de joie. Quelle pouvait bien être la surprise finale de toute cette épreuve ?

    La réponse se trouvait dans la chambre. Deux Italiennes, une mère et sa fille, occupaient le dortoir et se préparaient à dormir. Elles étaient très sympathiques, nous avons discuté pendant plus d'une heure. J'étais tellement aux anges d'avoir enfin l'occasion de parler l'italien que toute ma fatigue s'est évaporée en un rien de temps.

    En plus j'ai super bien dormi, ce qui ne gâche rien.

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  • Vendredi, 19h30
    Sympa cet appart près de l'Hôtel de ville ! C'est grand, la chambre donne sur cour... Bon la moquette est un peu dégueu et je n'aurai pas accès à ce superbe salon car l'autre fille dort là, mais on voit le Rhône par la fenêtre de la cuisine et il y a un parc à côté. Mmmh... Je me verrais bien là. La fille a l'air sympa en plus. Bon ben c'est ok pour moi ! Tu donnes ta réponses mercredi c'est ça ? C'est normal, ça doit pas être simple pour toi de choisir entre quinze personnes.

    Lundi, 19h30
    J'ha-llu-cine. Cet appart est vraiment grandiose ! Mais, c'est tout ça la chambre à louer ? Ca fait au moins 25 mètres carré ! Et le reste est génial aussi. Deux salles de bain, une grande cuisine, un balcon tout autour de l'appart... Je flashe carrément. Comment ? 400 euros seulement pour tout ça ? Et le coloc est médecin en plus ?... Je prends ! Bon, faudra attendre une semaine pour savoir qui sera choisi. Et là aussi il y a quinze personnes sur la liste d'attente. Pas grave, j'ai la foi. Y a pas photo, c'est cet appart qu'il me faut.

    Deux heures plus tard
    - Allo Sylviette ? Je suis la fille de l'appart que tu as visité vendredi dernier.
    - Ah oui ! Mais tu devais pas appeler mercredi ?
    - Ben... J'ai déjà fait mon choix, et c'est toi. Du coup je prends les devants pour te l'annoncer.
    - Mais euh... J'ai d'autres visites cette semaines, je ne pensais pas que tu te déciderais si tôt...
    - Pourquoi ? Tu n'es plus d'accord ?...
    - Si si mais... (zut qu'est-ce que je lui dis ?... je préfère l'appart que j'ai vu ce soir mais si ils me prennent pas, j'aurais l'air maligne de lui dire non maintenant à celle-là) Je peux te confirmer ça dans deux jours ? Je ne veux pas faire faux bond aux autres.
    - OK mais mercredi sans faute ok ? Je ne voudrais pas me retrouver coincée et que les autres candidats aient pris des engagements entre temps.
    - D'accord promis !

    Mardi, 19h30
    Encore une visite, j'en peux plus... Mais c'est qu'il est pas mal du tout cet appart ! Ralala, un duplexe avec chambre sous les toits à dix minutes à pieds du taf ! Et ils sont super cools ces deux colocs ! Une fille, un garçon, c'est la bonne équation tout de même. Pff... Ca devient compliqué de choisir. Sauf qu'en fait ce n'est pas moi qui choisis, ce sont eux, et ils ont aussi du monde en attente. C'est sélect en plus : ils me donnent un questionnaire à remplir sur mes loisirs, mes horaires de travail et le temps que je passe sous la douche. Je sens que ça va être chaud.

    Conclusion : si je dis non à l'une, je fais une croix définitive sur d'autres baraques vachement mieux. Si je lui dis oui, ok j'ai un toit assuré mais j'aurai toujours la frustration d'être passée à côté de l'appart du siècle. Pffff... Je fais quoi maintenant ?... Bon je tente le coup. D'habitude j'ai du pot, ma bonne étoile ne devrait pas me lâcher cette fois-ci.

    Mercredi, 19h
    - Allo la miss de vendredi dernier ? Je t'appelle pour te dire que j'ai peut-être trouvé ailleurs... Oui je sais, je ne pourrai pas venir pleurer pour revenir sur mon choix...


    Petite question : ça coûte combien une tente à Décathlon ?


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  • Quel cinéma !...

    Tout d'abord mon arrivée à Lyon dimanche dernier : spectaculaire. Des valises trop lourdes pour moi (décidément je dois vraiment aimer ça), deux visites d'appartement dans la foulée, un gros coup de stress lié à la prise de conscience d'une nouvelle vie... Mon plan d'hébergement du soir ayant sauté au dernier moment, je me suis retrouvée à passer la nuit chez les deux garçons qui m'avaient fait visiter leur maison une heure plus tôt. Si c'est pas de la débrouille ça !

    Le lendemain, mon premier jour de travail s'est avéré tout aussi sportif. Je l'avais imaginé plus cool : familiarisation avec la machine à café, prise de possesssion du bureau, approvisionnement du pot à crayon, etc. La réalité est que j'ai passé la matinée avec le boss, en huit-clos, pour qu'il me présente tous les dossiers urgents qu'il allait falloir traiter en vitesse. Une mise en conditions rapide, donc, et des règles qui se sont vite imposées d'elles-mêmes : il faut être à l'agence avant 9h, manger en vitesse le midi dans la salle de réunion, gérer toutes les priorités avant de rentrer chez soi... Bref, avec 10 heures de boulot par jour et un retour à la maison sur les genoux, on peut dire que le changement de rythme s'est fait sentir. Or qu'il est bon de travailler et d'avoir le cerveau stimulé ! J'en rêvais depuis si longtemps !...

    Voilà, j'ai la tête dans les étoiles et l'esprit bien occupé. Je n'ai pas encore trouvé toutes mes marques mais je constate que je me réveille chaque matin avec le sourire. Je ne pourrai plus tenir ce blog à jour régulièrement, manque de temps oblige, mais j'ai quelques histoires en stock à raconter.

    Sentimentalement notamment, parce que là aussi il y a du changement.


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  • Ma valise est presque prête, quoi que pleine à craquer. Je sens déjà le stress et l'adrénaline pointer leur nez au bout de mes mains et de mes pieds. Je pense que je dormirai très mal cette nuit.

    Demain je pars à 13h, seule. Je serai chargée comme une mule et je devrai me traîner jusqu'à ma nouvelle maison avec tout ça... J'ai comme une impression de déjà vu.

    Le plus dur est de partir sans personne qui vous salue sur la quai, en même temps je me vois mal demander à mes amis de se lever tôt un dimanche matin juste pour me donner l'impression d'être entourée.

    J'ai la trouille. Même si j'ai l'intime convinction que ma nouvelle vie lyonnaise va me plaire.

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