Comme je l'avais prédit, mon début de semaine a été aussi mou que ma fin de week-end.
Après une nuit blanche passée à me retourner dans mon lit, un réveil traumatisant et une journée de travail parfaitement stérile, entrecoupée de rendez-vous tout aussi inutiles chez deux médecins différents, j'avais des raisons de croire qu'il s'agissait là d'une nouvelle semaine merdique.

Puis il s'est passé un truc.

A la sortie de ma deuxième visite médicale, place Rouget de l'Isle, je me suis jetée dans le premier bus venu pour retourner sur mon lieu de travail. J'aurais pu rentrer chez moi à pieds, mais j'ai choisi de retourner au bureau pour boucler mes dossiers. Et comme souvent sur les petites distances, je suis montée sans payer. Je me suis alors rappelée que j'avais deux euros dans la poche de mon jean, je suis revenue auprès du conducteur pour finalement lui acheter le fameux ticket. Je me demande bien ce qui m'a pris.

Quoi qu'il en soit, je me suis assise et je me suis mise à regarder dans le vide. Des contrôleurs sont montés sans même que je ne m'en rende compte et m'ont demandé mon titre de transport.

JE L'AVAIS !!!!

C'est quand même la meilleure ! Tout est alors devenu plus joyeux. Comme quoi les petits riens, parfois....

Je pense que j'ai passé une semaine de merde où tout a basculé à cause de petits détails de rien du tout, ce qui me fout encore plus les boules.
Je pense à tout ce que j'ai dépensé pour les fêtes, tout ce que je dois encore acheter et tout le fric qui me reste à rembourser à droite et à gauche (c'est pas demain la veille que je m'offrirai des vacances).
Je pense qu'il faudrait que je me décide à acheter quelques fringues, à changer de coupe de cheveux, à faire un peu de sport et à me prendre sérieusement en main. Parce que punaise je vais vraiment finir par faire mon âge.
Je pense que je me sens seule sans vraiment l'être, que j'aime ma solitude mais que l'inutilité de mon téléphone portable me désespère, que j'aime rester chez moi mais qu'une visite surprise ne me déplairait pas. Pas facile d'essayer de mener sa vie avec force et panache quand on est déraciné.
Je pense que j'ai eu raison de venir à Lyon mais qu'au fond je suis parisienne.
Je pense que j'ai bien fait de rentrer en vélo'v hier soir après le dîner avec les blogueurs. C'était sympa cette soirée d'ailleurs, ça m'a changé les idées.

Je pense que ce week-end sera calme, très calme.

Mardi matin, chez l'arracheur de dents
- Bon, pour que votre bouche ne s'infecte pas, je vous prescris un antibiotique. Respectez bien les doses ok ?
- Oui Monsieur, j'y penserai.

Deux heures plus tard, chez moi :
"Tiens au fait, c'est quoi cet antibiotique ?... De la pénicilline ? Horreur, je suis allergique ! Et j'en ai déjà pris un ! Bon, restons calme, j'arrête tout et je croise les doigts pour que ça ne me fasse rien...

Le lendemain matin, au réveil :
"mmh, je n'aime pas trop ces petits boutons sur mes cuisses. Ca sent l'allergie cutanée ça..."

Dans l'après-midi :
"Mes mains !... Mais qu'est-ce qui m'arrive !..."

Ce matin, après une nuit blanche :
- Bonjour Monsieur le docteur. Il faut absolument que vous m'aidiez, je sens que je vais devenir folle.
- Oh lala mais c'est terrible ! Et puis à ce train-là, vous n'allez pas tarder à gonfler du visage et de la gorge !
- Vr...vraiment ?
- Je vais vous mettre la dose maximale de cortisone. Et un anti-allergique. Et si ce week-end ça empire, aller aux urgences !
- Mer.. merci...

Bon ben c'est pas gagné pour le Noël des blogueurs ce soir. Si vous ne m'y voyez pas, cela voudra dire que j'ai tripé de volume et que je suis alitée avec un dvd. Où sont mes mitaines ?

Le problème quand on est bon, c'est qu'on vous reproche dix fois plus qu'aux autres le jour où vous l'êtes un peu moins. Petit démonstration par l'exemple, ce matin au téléphone avec mon boss.

"Mais enfin, Mademoiselle Sylviette, un peu de d'imagination tout de même !"

"Il va falloir qu'on en reparle, parce qu'il est clair qu'en 2007 on ne pourra pas continuer comme ça."

"Cessez de me faire intervenir sur des futilités ! Soyez plus autonome bon sang !"

"J'ai l'impression qu'au début vous saviez tout faire, et que maintenant vous n'arrivez plus à rien..."

"Mais enfin, ce n'est pas à moi de répondre à ces questions ! Ressaisissez-vous !"

Et la plus belle :
"Mademoiselle Sylviette, vous me décevez. J'ai l'impression d'être face à une débutante tout juste sortie de l'école."