• Capturer le temps dans une boîte



    Hier, j'ai été faire un tour à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne, pour voir l'expo rétrospective dédiée aux 30 ans du site. J'aime bien cet endroit, il est planqué dans un quartier résidentiel et abrité par des arbres, un peu dans l'esprit de la Fondation Cartier à Paris (mais en plus petit).

    J'ai passé un bon moment, surtout devant les installations réalisées in situ qui ne manquent jamais de m'impressionner. Le fait de me confronter à une oeuvre adaptée aux lieux est un principe qui me plaît bien, surtout lorsqu'il impose un rapport entre l'espace, l'oeuvre et le visiteur.

    C'est un extrait du travail de On Kawara qui m'a le plus interpellée. La série Date paintings, initiée en 1966, comporte un ensemble de tableaux sur lesquels sont peints une date du jour, dans la langue du pays où l'artiste se trouvait à ce moment-là. Chaque toile est conservée dans une boîte de carton qui contient en plus une page d'un journal local daté du même jour. Le tout suit un protocole implacable que s'est donné l'artiste, à savoir que tout tableau commencé et non terminé dans la journée est invariablement détruit.

    J'en ai encore des frissons rien que d'y penser. Imaginez : le temps, aussi fugace soit-il, capté et immortalisé dans une boîte offerte aux humains le temps d'une expo. Et avec lui, l'existence d'un homme, les faits divers d'un lieu, à un moment révolu. Je ne sais pas, mais moi ça me bouleverse.

    J'ai toujours été frappée par ces artistes qui travaillent dans la durée, consacrant tout ou partie de leur existence à donner du sens aux choses et à l'univers. Dans les livres ils appellent cela l'art conceptuel. Je ne sais pas vraiment où se trouve la frontière entre l'art et le témoignage, mais je trouve dommage qu'il faille donner un nom aussi rébarbatif à quelque chose d'aussi simple et essentiel.


    Ambition d'art. A découvrir jusqu'au 21 septembre à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne.

  • Commentaires

    1
    Cédric
    Lundi 28 Juillet 2008 à 23:37
    Epaté comme toujours
    vous en connaissez beaucoup des filles aussi jolies qu'intelligentes, comme Sylviette? Voire même encore plus intelligente et sensible que jolie alors qu'elle l'est déjà pas mal...J'avoue que je ne comprends rien à l'art conceptuel. Or bizarrement, quand Sylviette explique, je comprends. Bon combien veulent l'épouser dans la salle? Quoi,toute la salle...Il va falloir prendre un ticket comme à la Sécu pour pouvoir tenter sa chance...
    2
    sylviette
    Mardi 29 Juillet 2008 à 09:43
    Youhou
    Tu veux me faire rougir ? ^^
    3
    Taikedo
    Mardi 29 Juillet 2008 à 15:10
    Epatant
    Mon bon cedric, de passage sur ce blog je suis fort impressionné par la virtuosité de tes compliments. Chapeau bas monsieur pour cette leçon d'originalité. Et la cerise sur le gateau, cette metaphore sur la secu. Je m'incline .
    4
    sylviette
    Mardi 29 Juillet 2008 à 16:19
    Aller...
    faites-vous un bisou tous les deux !
    5
    Cédric
    Mardi 29 Juillet 2008 à 17:16
    Oui
    finalement je crois que je vais demander la main de ...Taikedo!
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