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Capturer le temps dans une boîte
Hier, j'ai été faire un tour à l'Institut
d'art contemporain de Villeurbanne, pour voir l'expo rétrospective
dédiée aux 30 ans du site. J'aime bien cet endroit, il est planqué dans
un quartier résidentiel et abrité par des arbres, un peu dans l'esprit
de la Fondation Cartier à Paris (mais en plus petit).
J'ai passé
un bon moment, surtout devant les installations réalisées in situ qui
ne manquent jamais de m'impressionner. Le fait de me confronter à une
oeuvre adaptée aux lieux est un principe qui me plaît bien, surtout
lorsqu'il impose un rapport entre l'espace, l'oeuvre et le visiteur.
C'est un extrait du travail de On Kawara qui m'a le plus interpellée.
La série Date paintings,
initiée en 1966, comporte un ensemble de
tableaux sur lesquels sont peints une date du jour, dans la langue du
pays où l'artiste se trouvait à ce moment-là. Chaque toile est
conservée dans une boîte de carton qui contient en plus une page d'un
journal local daté du même jour. Le tout suit un protocole implacable
que s'est donné l'artiste, à savoir que tout tableau commencé et non
terminé dans la journée est invariablement détruit.
J'en ai encore des frissons rien que d'y penser. Imaginez : le temps,
aussi fugace soit-il, capté et immortalisé dans une boîte offerte aux
humains le temps d'une expo. Et avec lui, l'existence d'un homme, les
faits divers d'un lieu, à un moment révolu. Je ne sais pas, mais moi ça me
bouleverse.
J'ai toujours été frappée par ces artistes qui travaillent dans la
durée, consacrant tout ou partie de leur existence à donner du sens aux
choses et à l'univers. Dans les livres ils appellent cela l'art
conceptuel. Je ne sais pas vraiment où se trouve la frontière entre
l'art et le témoignage, mais je trouve dommage qu'il
faille donner un nom aussi rébarbatif à quelque chose d'aussi simple et
essentiel.
Ambition d'art. A découvrir jusqu'au 21 septembre à l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne.
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vous en connaissez beaucoup des filles aussi jolies qu'intelligentes, comme Sylviette? Voire même encore plus intelligente et sensible que jolie alors qu'elle l'est déjà pas mal...J'avoue que je ne comprends rien à l'art conceptuel. Or bizarrement, quand Sylviette explique, je comprends. Bon combien veulent l'épouser dans la salle? Quoi,toute la salle...Il va falloir prendre un ticket comme à la Sécu pour pouvoir tenter sa chance...