• Je suis une auberge espagnole



    J'ai revu L'Auberge espagnole de Klapisch, en DVD. Un vrai régal. Ce film est culte, tout y est exquis. C'est d'ailleurs lui qui m'a donné envie de vivre l'expérience de la colocation.

    En fait, tout est parti de ce film.

    Quelques mois après l'avoir vu (2002 je crois), je décidai de quitter mon studio de banlieue pour vivre à plusieurs en plein coeur de Paris. Deux ans plus tard, toujours un peu obsédée par le film, je trouvai la force d'envoyer tout valdinguer pour partir vivre à l'étranger, vers le total inconnu. J'ai ensuite enchaîné les colocations, de la "Maison du bonheur" sicilienne au duplex lyonnais, en passant par la "Girly house".

    Dans l'une des premières scènes du film, lorsque Romain Duris débarque dans la ville de Barcelone avec ses gros sacs et son espagnol approximatif, il est assailli par des pensées troublantes. Il se dit que tout ce qu'il voit n'est qu'une succession de perspectives, que les noms de rue qu'il lit sur les panneaux ne veulent rien dire, mais qu'il les rangent dans un petit coin de sa tête. Puis il se dit que bientôt il connaîtra cette ville, qu'il aura parcouru ses rues mille fois et qu'il sera allé au bout de toutes ces perspectives inconnues. Il se voit alors lui-même, marchant d'un pas assuré, tel une projection dans le futur.

    Est-ce que Cédric Klapisch a tiré cette réplique de son vécu, ou bien est-ce ce qu'il l'a écrite par simple supposition ? C'est hallucinant. En voyant cette scène, elle m'est d'abord passée au-dessus de la tête. Or quand je me suis retrouvée à Rome il y a 4 ans, avec mes gros sacs et mon italien approximatif, j'ai su que je vivais exactement ce moment-là.

    Le personnage de Duris compare son existence au désordre qui régit une auberge espagnole. Aujourd'hui, je sens bien que moi aussi, je suis un vrai bordel ambulant.



  • Commentaires

    1
    Vendredi 5 Décembre 2008 à 17:57
    Girly house ?
    Hum, faudrat que tu me raconte ca ;p (Et pour le bordel, j'ai un aspirateur à te préter si tu veux ;p )
    2
    sylviette
    Vendredi 5 Décembre 2008 à 18:17
    non tu vois bien !
    je t'ai crâmé le tuyau par la force de la pensée ! Et te vexe pas, mais côté bordel je préférerais prendre modèle sur quelqu'un d'autre ^^
    3
    Raf
    Mardi 9 Décembre 2008 à 11:06
    Coincidences...
    C'est marrant parce que le jour même où tu as laissé un commentaire sur mon blog ouzbek, on venait (avec ma chérie et une amie-collègue) de se faire une séance "ciné" au centre culturel français de Tachkent... et c'était "les Poupées russes"! La digne et belle suite de cette géniale "Auberge espagnole". Avec évidemment cette envie qui nous titille depuis de se faire une soirée pour re-regarder le premier! (ouf, notre amie en a une copie sur son ordi!) Je me souviens que mon état d'esprit était à peu près l'inverse du tien quand j'avais découvert "l'Auberge espagnole" pour la première fois. Je venais à peine de rentrer de mon année en Australie. Je n'y avais pas vécu de colocation (j'étais dans un famille d'accueil) mais j'ai quand même retrouvé cette richesse qu'apporte une expérience de vie à l'étranger et les multiples rencontres que ça permet. Au contraire de toi, la scène dont tu parles à propos des noms m'avait particulièrement frappé car c'était ce que je ressentais à propos de Melbourne et Geelong. Avec le recul, je me rends compte qu'un grand nombre de toponymes ont fui mon cerveau mais que les images restent évidemment ancrées (elles me hantent d'ailleurs régulièrement, avec des envies irrésistibles de repartir en Australie). Et aujourd'hui, me voici à nouveau ailleurs. Toujours pas de coloc (chose que je n'aurais finalement jamais expérimenté mais tant pis, on ne peut pas se permettre de regretter quand on a déjà eu - et aura - de formidables autres expériences). Mais il y a cette même impression étrange de se sentir fondre au sein d'un lieu qui ne faisait pas partie de moi deux mois auparavant. C'est d'autant plus étrange ici que le milieu n'est a priori pas ce qu'il y a de plus glamour et paradisiaque! Mais si, le processus se produit et on en prend conscience avec encore plus de surprise. Après notre périple à travers le pays pendant les vacances d'automne, Aurélie et moi avons ressenti cette impression indéfinissable, basée notamment sur l'odorat, qui fait se sentir chez soi! Oui, ici à Tachkent, à notre suprise générale, on s'est senti chez nous. Et au milieu de cet urbanisme soviétique, on a pris nos quartiers, nos habitudes...
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