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- Dis, on n'est pas mal sur le balcon avec le transat ! Samedi matin, je me suis mise en maillot et j'ai bronzé pendant deux heures.
- Ouais, fais gaffe quand même au type d'en face. Avant, moi aussi je faisais comme toi, jusqu'au jour où je l'ai vu avec une feuille appuyée sur la fenêtre.
- Non !... Il te dessinait ?
- Je n'en sais rien, mais dès qu'il a su que je l'avais grillé il est parti aussi sec !
- Je vois. Il devait certainement tracer tes contours par transparence.
- Vraiment ? Je n'y avais même pas pensé ! Par transparence !
- Je faisais ça quand j'étais petite. Comme je ne savais pas dessiner les arbres, je les décalquais sur la vitre du salon.
- Qui est-ce qu'ils appellent "la blonde" comme ça ?
- Mes amis ? D'après toi...
- Et pourquoi ?
- Je leur ai dit ce que tu avais fait avec le lave-vaisselle.
- Au fait, je t'ai piqué un peu de camembert ce week-end.
- Je me disais bien ! Ceci dit tu as bien fait. Moi je t'ai pris deux tomates.
- Zut, je pensais me faire une salade de tomate ce soir. Mon régime tu sais...
- Il me reste du camembert si tu veux.
- 'Tain, il n'y a aucune lampe qui marche ici ! Ca fait une semaine qu'on est dans le noir !
- Je sais, toutes les ampoules sont mortes. C'est fou comme ça s'use vite.
- Il est vraiment temps qu'on le rende cet appart !
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Beaucoup croient en lisant ce blog que je suis quelqu'un de cultivé, du moins intéressée, qui n'hésite pas à braver la solitude à la recherche d'un frisson ou d'une émotion artistique.
Le grand Chinois dit de moi que je suis la spécialiste du cinéma irregardable. Je serais tentée d'être flattée, mais j'ai bien compris que se nourrir presque exclusivement de cinéma italien et de films coréens en version originale tenait plus du parisianisme pédant que de l'ouverture d'esprit. Pas grave, j'assume. Après tout je suis née dans le 13e (héhé... le parisianisme, les asiatiques, tout se tient !...).
Bien sûr, tout cela c'est du vent. Pour preuve, il y a quelques jours j'ai regardé Saw 3 et j'ai passé un bon moment (bien que je ne vous le recommande pas).
Côté littérature aussi je suis une brèle. Quand j'étais en Italie, je m'étais rendue compte que j'avais lu moins d'oeuvres françaises que mes colocs siciliens ! Donc généralement en matière de bouquins je ne la ramène pas trop.
Autre épisode notable : ma tentative d'incursion hier au Palais des Beaux-arts de Lyon, une institution du coin. Je ne suis pas passionnée de peinture, mais j'ai cru bon de me faire un peu violence "au cas où". Je me suis dit que l'expo "Le temps de la peinture", sur le thème des grands peintres lyonnais entre 1800 et 1914, pouvait être intéressante. Et bien je me suis trompée : je suis restée de marbre du début à la fin. Rien ne me plaisait : ni le classique, ni l'impressionisme, rien du tout ! Je n'ai même pas tout visité, rongée par l'ennui.
C'est quand même terrible de n'avoir aucune sensibilité pour un art aussi noble que la peinture.
Donc cultivée, oui, mais quand ça m'arrange.
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Est-ce que vous croyez aux rencontres fortuites à répétition ?
Vous êtes dans une ville où les gens que vous connaissez se comptent sur les doigts des deux mains, vous sortez peu, et vous tombez plusieurs fois nez à nez avec la même personne. Complètement par hasard, et de plus dans des endroits complètement incongrus.
Est-ce que vous croyez au destin ?
Moi je vais finir par y croire.
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Session électro venue tout droit d'Allemagne, au Musée d'art contemporain de Lyon.
Dans le cadre de ce festival international, des lieux insolites (piscine de la Duchère, garage Citroën...) ont accueilli une programmation hétéroclite. Dommage qu'il faisait un sale temps, la fréquentation du festival en a sans aucun doute pâti.
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Il y a quelques jours, j'ai mis la main sur une mine de trésors. Une vieille pochette du lycée retrouvée dans un carton sale, et arrivée ici à Lyon presque par hasard.
J'appréhendais un peu de découvrir ce que j'allais y trouver. Je n'ai pas été déçue.
La pochette contenait une pile de bulletins scolaires, de la 6e au bac. Toute mon adolescence retracée, racontée même, en quelques feuilles. Je ne suis pas bien vieille, qu'on se le dise, mais quand on a zappé une période de sa vie et qu'elle resurgit du jour au lendemain, on ne peut s'empêcher d'être troublé.
Bref, je me suis pris un sacré coup de vieux.
Et d'une, je me suis rappelée à quel point j'étais bonne élève étant enfant. Je me tapais des moyennes annuelles à 19/20, les commentaires des profs ne tarissent pas d'éloges.
Ensuite, au lycée, j'ai été un peu moins brillante : je suis passée à 15/20. J'étais quand même la première (et oui, à chaque classe son classement...), mais mes enseignants semblaient me reprocher un peu trop de bavardages. Cela coïncide sans aucun doute avec mon intérêt soudain pour les garçons, un peu trop ignoré à mon goût d'ailleurs. Quelle horrible période quand j'y pense.
Après mon parcours s'est quelque peu accéléré : bac, grande école, boulot, indépendance financière... Pas de cursus très glorieux, mais rien dont je pourrais rougir aujourd'hui.
Pourtant il y a quelques mois, ma meilleure amie m'a révélé sa pensée :
" Tu sais Sylviette, je me dis parfois que tu as pris une drôle de trajectoire.
- Comment cela ?
- Oui. Quand je pense que tout ce temps où nous avons été à l'école ensemble (c'est-à-dire de la primaire au lycée), c'était toi la meilleure de tous.
- Ah oui ? (à ce moment-là, je n'avais pas retrouvé mes bulletins).
- Oui, ça me fait drôle de voir qu'aujourd'hui tu fais le boulot que tu fais, alors que tu aurais pu faire de l'ingénierie ou de la recherche...
- Ben, tu sais bien que ça ne m'intéresse pas. Et puis je suis fainéante, la fainéantise n'a rien à voir avec la capacité.
- Oui je sais, je ne voulais pas dire que tu avais mal tourné. Juste que tu aurais pu... être vachement plus ambitieuse !
- ..."
Bien sûr, le souvenir de cette conversation m'évoque davantage de tendresse que d'amertume. Il est vrai que j'ai choisi d'une certaine manière la voie de la facilité, de la rapidité, et que le carriérisme ne m'étouffe pas.
J'assume ma paresse structurelle.
(Et j'emmerde les diplômes !)
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