-
Encore un film asiatique aussi peu compréhensible qu'ennuyeux, penserez-vous.
Je reconnais que la plupart des films asiatiques (hormis ceux de
l'industrie hongkongaise) sont souvent peu attrayants, avec leur photo
un peu brouillée, leur tendance à l'inertie (scènes longues, nombreux
plans fixes et séquences descriptives) et leur humour un peu
particulier.
C'est sans compter la difficulté que pose "l'asiatisme", phénomène réel chez de
nombreuses personnes. Pour résumer, comme tous les personnages
ont le même faciès, on n'arrive pas à les distinguer entre eux. Et
quand ils parlent, même dans les scènes dramatiques, on a envie de rire.
Je vous rassure : plus on voit de films, moins ces détails nous gênent.
Parce qu'ils m'ont gênée à un moment donné, bien que je sois moi-même
d'origine asiatique.
En ce qui concerne le nouveau film d'Apichatpong Weerasethakul (ne me
demandez pas de prononcer), je comprends que ce soir deux personnes soient
sorties de la salle de ciné avant la fin. Simple question
d'entraînement. Pourtant, ces deux personnes auraient sûrement réagi de
la même façon avec un film de David Lynch. Voilà, c'est lâché, Apichatpong Weerasethakul est LE David Lynch thaïlandais.
Derrière un aspect peu attrayant, "Syndromes and a century" est aussi
barré qu'énigmatique. La lenteur de la mise en scène, pour le coup, m'a
littéralement envoûtée. En un rien de temps, j'avais l'impression
d'être dans la quatrième dimension, balladée d'une scène à une autre
comme si j'étais moi-même le jouet du film. Les rapports entre les
personnages sont empreints d'humour, de retenue aussi, simples et
troublants. Le réalisateur se permet des excentricités qu'on n'imagine
même pas possibles vu son origine : ruptures dans la narration,
personnage qui se met à fixer la caméra, voix off des acteurs entre
deux prises...
D'ailleurs pour la petite histoire, le
film d'Apichatpong Weerasethakul a été censuré en Thaïlande, à cause de
quatre scènes jugées scandaleuses (et pas toutes d'ordre sexuelle).
Pour en savoir plus sur cette étoile montante du cinéma asiatique et le
phénomène cinématographique qu'incarne "Syndromes and a century", voici
une critique assez intéressante.
Les avis extérieurs sont les bienvenus.
-
c'est assez affligeant. Un temps quasi automnale. Bref, on est bien devant son PC de bureau.