• Samedi 5 août
    10h, Paris Gare de Lyon :

    J'ai des vieilles sueurs froides et je me sens drôlement stressée dis donc. C'est normal si j'angoisse alors que je pars en week-end entourée de milliers de vacanciers?... Mais qu'est-ce qui m'effraie le plus : l'entretien de lundi ou le rencard de tout à l'heure avec ce bel inconnu du net ?...
    Trois heures plus tard à Montpellier...
    Ah le voilà, je crois que c'est lui... C'est qu'il est charmant ! Non tout de même, il doit s'agir d'une erreur. Euh, mais non, c'est bien moi qu'il regarde et à qui il sourit ! Mon dieu il s'approche. Mais... je rêve ou il a des airs de Tom Cruise ?

    Dimanche 6 août
    Toujours à Montpellier :

    Je crois que je rêve, tout va comme sur des roulettes. Pardon ? Il me propose de partir une semaine à la montagne pour voir ses parents ? Mais, euh... c'est normal ça, au bout d'un jour ?

    Lundi 7 août
    13h, autoroute Montpellier-Lyon :

    C'est étrange, je ne suis même plus stressée pour ce foutu entretien. Et puis de toutes façons, je n'ai pas envie d'y aller. Ce que je veux, c'est partir élever des moutons en Savoie avec mon nouvel amoureux. Plus rien n'existe à part nous, et ce ne sont pas des considérations matérielles qui vont changer quoi que ce soit ! Ah tiens, on est déjà arrivés ? L'entretien c'est là, maintenant ? Pffff... Si j'y vais, c'est bien parce qu'on a fait un détour par Lyon !
    16h, autoroute Lyon-Montagne :
    De toutes façons ils ne me prendront pas. Ca m'arrangerait bien, je ne veux plus partir à Lyon. C'est sûr qu'ils ne me prendront pas, je suis trop jeune et j'ai l'air d'une minette. En plus, je ne suis même pas taillée pour le poste ! Dès ce soir, je cherche du taf sur Montpellier !

    Vendredi 11 août
    Consultant ma messagerie téléphonique dans un petit châlet en Haute Savoie :

    Bon, je n'ai pas eu de coup de fil ni de message relatif à Lyon. C'est bien ce que je pensais, ils ne me prennent pas. Ouf, tant mieux ! Au moins il n'y a pas de dilemme ! Ce sera Montpellier et basta ! Quel soulagement, je n'aurai pas à choisir entre un homme ici et un emploi-qui-tue là-bas.
    10 minutes plus tard, devant l'ordinateur du châlet, vérifiant mes mails pour la première fois depuis une semaine :
    (Sueurs froides) Mais... c'est quoi ce mail "Offre d'embauche" ? Il date d'hier et m'a été adressé par... Monsieur le directeur d'agence de Lyon ! Il dit qu'il me prend et que je commencerai le 4 septembre. Génial. Vraiment génial. Qu'est-ce que je fais maintenant ?...

    Samedi 12 août
    Dans la voiture en route pour Montpellier, après une nuit de cauchemars :

    - Loulou, j'ai un souci. J'ai décroché le job.
    - Vraiment ? Félicitations !
    - Oui mais je suis bien emmerdée maintenant. On fait quoi ?...
    - Ben... je ne sais pas. C'est toi qui décide.
    - (Super)

    Dimanche 13 août
    Appartement de Montpellier :
    - Sylviette, pourquoi tu fais cette tête ?
    - D'après toi ? Je ne sais toujours pas quoi faire ? Si j'accepte ce job, on ne se verra plus....
    - Alors toi, n'importe quoi !
    - ?
    - On n'est pas dans une tragédie de Corneille, les trains c'est pas fait pour les chiens !
    - Euh oui, c'est vrai...

    Je me suis donc monté le bourrichon sans raisons. Je pensais être dans une impasse alors qu'il suffit de poser les choses à plat et d'y porter une réflexion constructive pour que tout finisse par s'équilibrer et s'arranger.
    Moralité : merci la SNCF ! Un train et ça repart...


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  • Croyez-vous à l'amour né sur internet ?
    Aux histoires nées artificielles qui deviennent vraies et belles ?
    Aux rencontres improbables qui s'avèrent finalement évidentes ?

    Maintenant j'y crois. J'ai pris il y a deux semaines un train pour rejoindre à l'autre bout de la France un bel inconnu. Des fois l'audace et l'inconscience apportent leur lot de bonheur, j'vous jure !
    Si j'avais trop réfléchi, j'aurais certainement jugé l'initative un peu hâtive. J'aurais dit "j'ai pas de sous", ou "et s'il ne me plaît pas en vrai ?", ou encore "je lui dit quoi à celui-là!..."
    Puis j'ai décidé de lâcher prise.
     
    Mes nausées ont complètement disparu....


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  • A peine né, ce blog semble déjà bien mal barré. C'est typique : on poste consciencieusement tous les jours, histoire de prendre de bonnes habitudes, puis au moindre imprévu on pédale dans la semoule.

    Je vous rassure : je n'ai pas passé la semaine en prison suite à une énième amende dans le train. J'ai bien passé mon entretien, très bien même, or deux jours plus tôt je suis tombée amoureuse de quelqu'un qui ne vit ni à Paris, ni à Lyon. La belle affaire ! Je me suis donc retrouvée successivement à Montpellier, à Lyon pour l'entretien, en Savoie, puis à Montpellier d'où j'écris. L'histoire est rocambolesque et, je l'avoue, frise la tragédie grecque.

    Ah au fait, l'agence de communication lyonnaise à l'origine de tout ce mic mac a décidé de me prendre. Je commence le 4 août. En acceptant ce poste, je dois renoncer à vivre auprès de celui qui est peut-être l'amour de ma vie. Raisons ou sentiments, l'éternelle question. 

    Vous n'y comprenez rien, c'est normal : moi non plus.


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  • Décidément, quelle journée de merde.

    Malgré les vertiges, j'ai réussi à me traîner jusqu'à la gare pour acheter les billets de train pour l'entretien de lundi. Il faut savoir que lorsque l'on est sans ressources, l'ANPE vous offre le trajet en vous remettant un bon d'achat qu'il suffit de présenter à un guichet au moment de la réservation.

    Cet après-midi, après 45 minutes de queue :
    - Bonjour Monsieur SNCF, je voudrais un aller-retour Paris-Lyon pour lundi prochain. (J'hésite et parle à vois basse.) L'ANPE finance le billet. (Je tends le document.)
    - Bonjour Mademoiselle Sylviette. Faites-moi voir ce papier... jamais vu moi...
    (L'agent consulte son responsable pendant 10 minutes.)
    - Mademoiselle Sylviette, donc départ lundi matin et retour le soir-même ?
    - Oui.
    - Très bien. Ca fera 62 euros.
    - Mais, euh... (A voix basse.) L'ANPE m'a expliqué que ce bon fait office de paiement et que je n'aurais rien à avancer. Regardez, c'est écrit là justement !
    A ce moment précis un type bourré et à l'hygiène douteuse, dans la file, hurle : "ouais c'est gratuit ! Faut pas vous laisser arnaquer mademoiselle ! Pour les chômeurs à la rue c'est l'ANPE qui paye ! J'y ai eu droit moi !" Je frémis. L'agent enchaîne, perplexe :
    - Ah bon ? Un instant je vous prie.
    (Encore 10 minutes de consultation. Un autre chef sa joint au groupe et les clients dans la queue s'impatientent.)
    - Ah oui effectivement.
    - Ouf !
    - Mais... Mademoiselle Sylviette... Il nous manque le numéro de client !....
    - Comment ça il vous manque le numéro de client ?...
    - Ben oui, à l'ANPE ils ont oublié d'inscrire dans la case LEUR numéro de client. C'est comme un compte en banque. Nous sans ça, on peut rien faire pour vous !
    - ...
    - On réserve quand même le billet ? Après vous voyez avec eux, ils pourront sans doute faire quelque chose.
    - ...
    - Par contre ça vous fait 146 euros l'aller-retour
    - (Gros moment de solitude.) Ecoutez laissez tomber, je vais y aller en stop.
    - ...
    - Au revoir messieurs SNCF, merci infiniment.


    Je suis repartie hyper énervée. Je savais que ce n'était pas de leur faute, et en même temps je ne pouvais pas en vouloir à la petite nenette en emploi jeune qui traitait mon dossier à l'ANPE de s'être plantée : ça arrive à tout le monde. J'ai regardé ma montre : trop tard pour la contacter. En plus on est déjà le week-end, et le lundi matin l'agence où je suis affectée est fermée. Quand même, quelle poisse aujourd'hui !

    Nouveau défi : frauder dans le train sans cette fois-ci me faire chopper


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  • Je suis une personne sensible. Est-ce qu'il est possible d'avoir :
    - envie de vomir
    - des sueurs froides
    - des palpitations
    - des vertiges
    - des insomnies
    le tout à peu près en même temps pendant plusieurs jours d'affilée ?

    Je veux bien être un peu stressée pour cette histoire d'entretien, duquel dépend peut-être ma vie (c'est pas en écrivant ça que je vais me détendre...), mais quand même !
    Comme dirait un ex : il y a peut-être baleine sous le gravillon, surtout que ça fait bien deux mois que je suis un peu comme ça. Les émotions de ces derniers jours n'ont rien dû arranger.

    J'ai vu aujourd'hui deux médecins, subi trois analyses de sang et payé pour 164 euros de frais médicaux. Tous les résultats tombent lundi, bien évidemment.

    Le lundi...


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